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Regard économique sur le vieillissement de la population active

La mutation démographique et le secteur des placements.

Au Canada, comme dans la plupart des pays industrialisés, une profonde transformation démographique présageant des conséquences économiques s’opère. Pour la première fois, le nombre de gens âgés de plus 65 ans dépasse aujourd’hui celui des moins de 15 ans . Pour en savoir plus sur les incidences financières du vieillissement de la population active, l’équipe du magazine Le conseiller averti a fait appel à des experts de Manuvie.

Frances Donald – Démographie

Essentiellement deux facteurs entrent dans le calcul du taux de croissance potentiel d’un pays : d’abord, la quantité de travailleurs (le taux de participation au marché du travail), puis la productivité de chacun d’eux (la productivité).

Au Canada, la proportion de la population apte à travailler et à contribuer à la croissance économique s’est nettement amoindrie sous l’effet du vieillissement de la population. On compte plus de départs à la retraite que de gens qui continuent à faire partie de la population active.

D’autres facteurs démographiques entrent également en jeu, surtout aux États-Unis, où des réalités en apparence mineures, soit le taux d’incarcération, le taux d’incapacité et même la crise des opioïdes, ont crû au point d’exacerber la situation. Le faible taux de naissance et l’allongement de l’espérance de vie pèsent aussi dans la balance économique.

Le nombre croissant de jeunes qui intègrent le marché du travail entre aussi en ligne de compte. En principe, plus une personne travaille longtemps, plus elle touche d’argent et gagne en productivité. Donc, si la population active rajeunit dans l’ensemble, les salaires progresseront sans doute plus lentement. Le même constat vaut pour la productivité.

Par exemple, après 40 ans de travail dans le même métier, vous devriez être plus efficace que quelqu’un qui occuperait les mêmes fonctions depuis seulement quelques mois. En théorie, le travailleur expérimenté percevrait aussi vraisemblablement un salaire supérieur à celui qui débute. Les données globales indiquant un rajeunissement des effectifs influent sur les données liées aux salaires et à la productivité, qui, en retour, donnent à penser que les taux d’intérêt et l’inflation s’abaisseront probablement au fil des ans.

Pourtant, en 2017, le Canada figurait en tête des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques au chapitre de la croissance de la population. Comment est-ce possible? Grâce à l’immigration. Ce qui est intéressant au Canada, c’est que nous avons le plus important flux de nouveaux arrivants prêts à travailler. Ce sont les immigrants qui sont les plus susceptibles de se joindre à la population active quand ils arrivent. Donc, ce développement qu’a connu le Canada nous a permis d’affronter et d’atténuer en partie les effets du vieillissement, et de faciliter une croissance à long terme qui aidera les entreprises à prospérer et pourra mieux répondre à la demande générale.

Philip Petursson – Placements de retraite

Même si le Régime de pensions du Canada est soigneusement géré pour répondre à la demande dans les années à venir, je pense que les retraités devront prêter attention à leur objectif de revenu de retraite.

Les perspectives sur le marché des titres à revenu fixe sont assez limitées comparativement à celles des 30 dernières années, par exemple, où ce segment a connu une période de hausse prolongée. À mon avis, les retraités vont être déçus s’ils comptent exclusivement sur ces titres ou les obligations pour subvenir à leurs besoins à la retraite. Vu les faibles taux d’intérêt, qui d’après moi persisteront pendant des années, les épargnants devront continuer de miser sur la croissance des marchés boursiers et les dividendes pour atteindre leur revenu de retraite escompté.

À la retraite, les liquidités deviennent la vraie priorité. Et je pense que les baby-boomers seront appelés à se tourner vers d’autres instruments de placements que les obligations pour combler leurs besoins à ce chapitre. C’est là que les rendements en dividendes demeurent attrayants. Les actions privilégiées assorties d’un dividende élevé restent aussi intéressantes.

Bernard Letendre – Croissance au ralenti

La perte de vitesse économique aura un effet sur les rendements des portefeuilles de placements. À ce titre, j’aime citer l’étude publiée par McKinsey & Company il y a environ deux années*. La société de services-conseils s’est basée sur les taux de rendement de divers types de placements au cours des 30 dernières années afin d’extrapoler les taux de rendement de ces mêmes types de placements pour les 20 prochaines années. En un mot, elle en a conclu que nous pouvions réduire les taux de rendement antérieurs de moitié.

John Natale – Un autre angle d’approche

Habituellement, avec l’âge, les gens cherchent des placements garantis prudents. Or, l’ennui est que ces options génèrent des revenus considérablement plus maigres. Les versements de rente sont beaucoup moins élevés compte tenu des faibles taux d’intérêt.

Je crois que personne ne s’attend à ce que le Régime de pensions du Canada ou la Sécurité de la vieillesse soutienne entièrement une personne durant sa retraite. Ils sont censés procurer un joli complément, mais d’autres actifs demeurent nécessaires. Tous ne disposeront pas d’un régime de retraite à prestations déterminées. De plus, la hausse de l’espérance de vie des Canadiens peut complexifier la planification vu la possibilité d’une retraite prolongée. Bref, il faut réduire ses dépenses et augmenter ses revenus.

L’avenir

Les changements démographiques qui transforment le visage du Canada et d’autres pays partout dans le monde ne manqueront sans doute pas de bouleverser l’économie. Mais qui dit « obstacle » dit aussi « occasion ». La question à se poser est : « Les États se résoudront-ils tout bonnement à l’éventualité d’une décroissance ou trouveront-ils de nouvelles façons d’accélérer la croissance? » La technologie, par exemple, offre des pistes pour combler une pénurie de main-d’œuvre et consolider le bilan des entreprises.

Au lieu de craindre une stagnation, les leaders économiques pourraient très plausiblement profiter du moment pour repenser les politiques, programmes et produits afin de permettre à la population vieillissante de s’épanouir. Les conseillers, quant à eux, ont l’occasion de devancer les nouvelles stratégies économiques qui se profilent et de forger des relations solides avec leurs clients pour les aider à comprendre les changements à venir.



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